Comment le Sénégal lutte contre le Coronavirus

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En plus de collaborer avec une entreprise britannique pour mettre au point un test rapide et simple, d'un coût d'un dollar l'unité, le Sénégal a été le premier pays à utiliser un antipaludique, la chloroquine, pour traiter les patients atteints de coronavirus.

Selon l'OMS, l'efficacité de la chloroquine n'a pas été prouvée.

Et d'autres organisations médicales ont mis en garde contre l'usage de ce médicament à la suite de la controverse dont il a été l'objet.

Mais le porte-parole du gouvernement sénégalais, Abdou Latif Coulibaly, a déclaré à la BBC que les médecins du pays avaient constaté une "amélioration rapide" des patients traités avec de la chloroquine.

"L'Oms ne va pas nous dire ce qu'il faut faire", a déclaré M. Coulibaly, ajoutant que les médecins du pays savent ce qu'ils doivent faire.

Avec près de 8 000 cas confirmés de coronavirus, l'Afrique n'a pas encore été touchée aussi durement que d'autres régions du monde.

Mais on craint une plus large propagation du Covid-19 sur le continent africain.

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Des initiatives telles que le test bon marché mis au point au Sénégal seront essentielles pour sauver des vies en Afrique où les systèmes de santé et d'assainissement sont fai

Coronavirus: polémique concernant les Mauritaniens bloqués à l’étranger

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n Mauritanie, le parti islamiste Tawassoul, principale force d'opposition, dénonce le refus du gouvernement mauritanien de permettre le retour dans leur pays des centaines de Mauritaniens coincés dans les pays voisins depuis la fermeture des frontières le 25 mars dernier pour éviter la propagation du Covid-19. Le gouvernement mauritanien n’entend pas céder.

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Avec notre correspondant à Nouakchott, Salem Mejbour Salem

Les frontières resteront fermées prévient le ministre mauritanien des Affaires étrangères et des Mauritaniens à l’étranger. Le gouvernement mauritanien entend, en effet, maintenir les mesures préventives dans la lutte contre le coronavirus.

Les Mauritaniens à l’étranger doivent rester dans les pays d’accueil. Mais un geste sera fait dans les jours à venir pour les malades en évacuation sanitaire. « Nous avons pris la décision de venir en aide aux malades, mais attention pas d’argent cash, je le précise. Nous allons prendre en charge les frais de logement et de restauration notamment en ce mois de ramadan », a expliqué Ismail Ould Cheikh Ahmed, ministre mauritanien Affaires étrangères et des Mauritaniens à l’étranger.

 

« Un danger pour la population », selon Tawassou

La mesure concerne les Mauritaniens au Maroc, au Sénégal et en Tunisie. Mais le geste est limité, selon Saleck Sidi Mahmoud, vice-président de Tawassoul, principale force de l’opposition : « L’attitude du gouvernement doit être l’ouverture des frontières et la facilité d’un retour organisé au pays. Arrivés au pays, ces concitoyens doivent être mis dans des centres de confinement. Le contraire, c’est obliger ces citoyens à rentrer par des voies clandestines et constituer ainsi un danger pour la population. »

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Le vice-président de Tawassoul trouve inacceptable le maintien des Mauritaniens à l’étranger dans des conditions de misère. La Mauritanie compte actuellement un seul cas de Covid-19 détecté chez une ressortissante étrangère de 68 ans le 30 avril selon le ministère mauritanien de la Santé. Entre les 15 mars et le 9 avril, le pays avait enregistré huit cas dont un décès et sept guéris.

Gouraye : Visite du représentant-résident du PNUD en Mauritanie

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Gouraye : Visite du représentant-résident du PNUD en Mauritanie

Accompagné de messieurs  Diallo Oumar Amadou, wali du Guidimakha, Mouhamdahid Ould Taleb Ahmed Ould Sidi Yahye, hakem de Sélibaby, Mohamed Ould Teghre Directeur des Stratégies et politiques Economique, Mohamed Ould Ahmed Ould Mohamed Radhi Délégué MEF au Guidimakha, Ba Alioune 1èr Adjoint au maire de Sélibaby et Sidi Ould Khalifa du PNUD MAuritanie le représentant-résident du PNUD en Mauritanie, monsieur Mario Samaja, a  visité la commune de Gouraye, le 22/08/2017.Temps fort du voyage : l’arrêt à Samba Kandji, pour découvrir, sur le terrain, les réalités d’une AGLC, en l’occurrence celle de Moudji-Sud. La délégation a été accueillie, à son arrivée dans la localité, par Hadjiratou Kaildou Ba, maire de la commune de Gouraye, avec, à ses côtés, Seïdi Amadou Diao, président de ladite AGLC ; Oumar Ba, antenne au Guidimakha de l’ONG ADIG qui s’est fortement impliquée, dès le début des années 2000,  dans la mise en place de l’AGLC ; Ian Mansour de Grange,  SG de la PREFIMEDIM, association mauritanienne maître d’œuvre de la construction d’une filière de plantes médicinales en Mauritanie ;  et une foule de locaux, dont le chef du village de Samba Kandji, le président de l’association des jeunes, la présidente de l’Union des coopératives féminines de Moudji-Sud et plusieurs conseillers municipaux.

 Au cours de l’étape, la délégation a visité les locaux  des deux bâtiments  gérés par l’AGLC : son siège, construit, en 2009-2010 par le Pro-GRN de la GIZ, et l’Unité Locale de Propriété Immobilisée, (ULPI), tout dernièrement érigé par le Programme Stratégique Initial (PSI) de la PREFIMEDIM, sur  financement   de l’UE. Le représentant d’ADIG a dressé un bref historique de l’AGLC en insistant sur l’état initial de la situation écologique, avant l’approche  AGLC centrée sur la représentativité de tous les gens concernés ; sa démarche et ses règles de gestion ; l’inclusion économique qu’elle engendre, avec des partenaires diversifiés. Puis il a décrit quelques produits forestiers non ligneux exploités ou exploitables dans l’espace de l’AGLC, avant d’énumérer les actions menées pour leur valorisation, comme le fonds de roulement octroyé par le ProLPRAF et les formations techniques dispensées aux membres de l’AGLC. La présentation de quelques échantillons de sirop et huile de balanites a conclu son propos.

La transition était ainsi toute trouvée, pour le SG de la PREFIMEDIM, venu clôturer la fin des travaux de construction du local de transformation des plantes médicinales récoltées par l’AGLC. Entamé début Avril 2017, le chantier a érigé une salle de conditionnement, un laboratoire, un bureau administratif, un logement de fonction et de réception, tous pourvus en eau et électricité, par voie solaire, ainsi que quatre petits locaux de stockage de matériel dont trois destinés à l’usage des clubs d’élèves qui auront à s’impliquer dans le projet. C’était alors l’occasion d’insister sur la dimension sociale de la filière de plantes et produits médicinaux que la PREFIMEDIM entend construire en Mauritanie. « Ce n’est pas tout d’élever des infrastructures », a-t-il notamment souligné, « les populations doivent se les approprier et se retrouver en capacité de les gérer efficacement, sur le très long terme ». 

Après une brève collation offerte par l’AGLC, la mission a visité, avant de poursuivre sa route vers Gouraye, le marché communal de Samba Kandji, désormais pourvu de l’eau courante, grâce à la contribution du PSI de la PREFIMEDIM qui a répondu favorablement à la requête de la mairie, en dérivant une partie de l’adduction de l’ULPI sur l’édifice public. Nouvel exemple d’un partenariat en actes, entre la Société civile et l’administration publique, dont la population locale espère les plus amples développements. 

 

 

Réflexion sur l’intégration des changements climatiques dans l’approvisionnement en eau potable de la ville de Nouakchott

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Ebaye Dah Emine - Préambule

Nombreuses sont les études qui qualifient la ville de Nouakchott comme étant vulnérable aux changements climatiques, notamment en matière de l’eau en excès (battance de la nappe, débordement de la mer, inondations suite à l’augmentation de l’intensité de la pluviométrie…). 

Dans les lignes qui suivent, nous allons plutôt traiter un autre aspect des risques qu’encourent Nouakchott selon les scénarios de ce phénomène mondial. Il s’agit de la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable sur le moyen et long termes

Rappel 

Jusqu’en 2010, Nouakchott était alimentée par le champ captant d’Idini situé à 60 Km à l’est de la ville au niveau de la nappe de Trarza. L’eau était véhiculée à partir d’Idini vers le château d’eau central de la ville par l’intermédiaire de deux conduites d’adduction de DN 700m m. 

Le projet d’Aftout Essahili a permis depuis octobre 2010, l’alimentation de Nouakchott en eau potable par le biais d’une conduite en fonte ductile de DN 1400mm et une longueur de 168km, à partir du fleuve Sénégal.

Depuis sa mise en exploitation, l’adduction Aftout, produit en moyenne 74 000 m3/jour d’eau potable sur le volume moyen de 90 000 m3/j produit pour satisfaire les besoins de la population de Nouakchott. Le projet Aftout a résolu le problème de disponibilité d’eau potable, même-si au niveau de la distribution (valeur réelle perçue par le citoyen), beaucoup d’efforts restent encore à fournir.

La production d’eau potable à partir du fleuve Sénégal sera affectée non seulement quantitativement, mais aussi qualitativement, s’agissant d’une eau superficielle plus sensible à la pollution, à l’évaporation et qui nécessite un coût plus important pour sa potabilisation (process, réactifs, énergie…). 

Cela implique une analyse fine des enjeux de cette ressource et des écosystèmes qui en dépendent. Mais avant tout, il faut améliorer le rendement du réseau, afin de lutter contre le gaspillage et les pertes dans le réseau de distribution.

Bien qu’un projet de renouvellement et d’extension du réseau dégradé de la SNDE est en cours, il est urgent d’en accélérer le rythme des travaux dans le respect des aspects techniques et règles de l’art (conditions d’écoulement, qualité des matériaux…).

Il est évident qu’une fois achevé, ce projet aura un impact positif sur les problèmes de stagnation des eaux au niveau de la ville, fléau qui porte préjudice aux nouakchottois depuis plusieurs années.

Également, il est opportun de rationaliser l’usage des pesticides et des fertilisants chimiques dans la mesure du possible en considération du contexte local et de privilégier le l’utilisation des engrais organiques.

Rappelons qu’il est nécessaire de veiller à l’efficacité des contrôles relatifs à l’utilisation des pesticides classés néfastes par l’OMS et la FAO. En lien avec les aménagements et la valorisation des terres agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal, une attention particulière doit être accordée aux rejets et sous-produits générés par l’activité de l’industrie agroalimentaire dans la zone, déjà opérationnelle, mais surtout celle programmée et dont les travaux sont en stade avancé. 

Aussi, il fort probable que l’intensité des pluies augmente, ce qui va générer des apports ponctuels des eaux peu oxygénées et chargées en contaminants-polluants, entraînant une diminution de la capacité d’autoépuration, et par conséquence l’augmentation de la concentration des ‘impuretés’ dans l’eau du fleuve.

Ces ‘impuretés’ limitent le recours à certaines techniques de traitement/production d’eau potable (cf. l’ultrafiltration). Il convient de repenser dès à présent des alternatives pour les méthodes d e potabilisation de l’eau prélevée. 

Dans ce sens, il faut signaler qu’avec les changements climatiques, le bas delta du fleuve Sénégal sera affecté par les aléas côtiers et la montée du niveau de la mer, ce qui rendra le taux du sel plus élevé dans l’eau, d’où l’importance d’établir un plan d'adaptation pour l’approvisionnement en eau potable, de la ressource à la distribution. 

C’était une brève et rapide réflexion non approfondie pour attirer l’attention sur cet aspect moins traité aujourd’hui, du moins, au même niveau que les submersions marines

Ebaye Dah Emine  
Responsable du Service Environnement - Énergie - Assainissement Bretagne romantique.

Maghreb : « Menacées, les oasis sont en fait une partie de la solution face au changement climatique »

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Jeune Afrique - Le changement climatique, le déficit hydraulique, la marginalisation des zones concernées, le morcellement des terres, la mauvaise gestion des ressources, mais aussi l'urbanisation croissante menacent la survie des oasis dans le monde. Au Maghreb, des associations tirent la sonnette d’alarme, en militant pour leur préservation via notamment une coopération transfrontalière. 

Le projet « gestion adaptative et de surveillance des systèmes oasiens au Maghreb (Maroc, Mauritanie et Tunisie) » a bientôt un an. Il prévoit, entre autres, « la création d’une plateforme commune informative et l’élaboration d’un « guide des bonnes pratiques dans les oasis », comme le rappelait le 11 juillet, à Tunis, Slah Abdeddayem, coordinateur du projet pour l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Face à l’urgence de la situation, une première plateforme de la société civile oasienne au Maghreb et au Sahel fut créée en 2001 : le Réseau associatif de développement durable des oasis (Raddo), animé par le Centre d’actions et de réalisations internationales (Cari). Jean-Baptiste Cheneval, co-directeur de Cari en charge des programmes oasiens, nous en dit plus sur l’état des oasis maghrébins.

Jeune Afrique : Existe-t-il une spécificité concernant ces oasis maghrébins ?

Jean-Baptiste Cheneval : Les oasis sont des agrosystèmes élaborés par les populations qui y habitent, via l’utilisation d’une ressource essentielle : l’eau. Elles se trouvent sur d’anciennes routes caravanières et donc commerciales, des sortes de « ports sahariens » dans lesquels transitaient les différents flux africains et méditerranéens.

Cette valeur historique et les techniques utilisées traditionnellement font de ces oasis un important patrimoine commun à préserver. Certaines, d’ailleurs, ont été classées au patrimoine mondial de l’Unesco, comme la vallée du M’Zab, en Algérie.

Il n’y a pas de spécificité maghrébine concernant les oasis, si ce n’est cette histoire et ce patrimoine communs. Le Maghreb étant la région la moins intégrée économiquement d’Afrique et l’une des moins intégrées au monde – en termes d’échanges commerciaux intrazone –, les oasis peuvent agir comme le trait d’union entre les pays.



Quelles menaces pèsent principalement sur les oasis du Maghreb ?


Les oasis naissant et survivant grâce à l’eau, la principale menace pour ces zones est le tarissement de cette ressource essentielle. Un tarissement dû à la surexploitation des nappes phréatiques par des systèmes de forage profonds, par le développement de pompages privés (souvent illégaux), et par le réchauffement climatique. D’après les prévisions d’experts, la région − où les températures sont déjà élevées − devrait connaître une hausse du mercure dans les années à venir et une multiplication des périodes de sécheresse. 

L’urbanisation a aussi des conséquences sur la vie oasienne, car les zones habitées (douars) ont tendance à empiéter sur les zones cultivées (palmeraies), ce qui crée une concurrence et une pression supplémentaire pour l’eau. Le niveau de l’eau baisse de plus en plus, certaines variétés végétales disparaissent.

La marginalisation de ces régions par les pouvoirs centraux, de faibles investissements et le développement d’une agriculture marchande n’arrangent rien. Autre menace : le bayoud, une maladie qui provoque la mort des palmiers dattiers en Afrique du nord, et qui a décimé les deux tiers de la palmeraie marocaine au cours du siècle dernier. 



La crise des oasis est donc multiple : écologique, économique, sociale (réorganisation et disparition des groupements locaux de gestion de l’eau) et foncière (morcellement des parcelles, de plus en plus petites). La désertification progressive des terres – due à une mauvaise et à une surexploitation des sols − pousse les populations à migrer vers les agglomérations.

Le Maghreb, à 75% aride, compterait environ 350 000 hectares d’oasis. Mais il n’existe pas de chiffres officiels, il est difficile de déterminer exactement leur superficie. 

Comment y remédier ? Quelles sont les priorités aujourd’hui ?

Les oasis sont des éléments structurants du territoire, elles existent depuis des années et ont su s’adapter aux aléas du temps et du climat. Le principal enjeu, c’est le développement durable – j’insiste sur le mot durable − des régions oasiennes. 

En plus de notre travail sur le terrain, notre mission consiste à faire reconnaître aux autorités la contribution des oasis face au changement climatique. Menacées, les oasis sont en fait une partie de la solution.

Une gestion transfrontalière des nappes phréatiques est nécessaire pour éviter que certains pompent au détriment d’autres. Avec le projet de « gestion adaptative et de surveillance des systèmes oasiens au Maghreb », l’objectif est de permettre aux acteurs oasiens d’ajuster leurs actions en fonction d’un suivi régulier de la situation. 

Il s’agira aussi de recueillir les « bonnes pratiques » dans les différents pays concernés (par exemple une gestion économique de l’eau, des pratiques agro-écologiques, un retour à certains systèmes traditionnels). Il faut trouver des moyens de rendre ces zones à nouveau attractives économiquement tout en préservant l’environnement ainsi que ce riche patrimoine.



Comment réagissent les différents pays à l’urgence de la situation ? 


On observe une mobilisation croissante de la part de certains États. En 2004, le gouvernement mauritanien avait mis en place un programme de développement durable des oasis, pour une durée de 8 ans. En Tunisie, le projet « gestion durable des écosystèmes oasiens en Tunisie », élaboré pour la période 2014-2019, vise à promouvoir la diversification des moyens de subsistance dans les oasis traditionnelles ciblées.

Le Maroc reste pour l’instant le plus actif en la matière. Les oasis du sud marocain sont reconnues « réserves de biosphère » par l’Unesco depuis 2000, une Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier y a été créée en 2010, et plusieurs programmes pour la protection des oasis ont été mis en place. Le projet « Oasis durable » fait d’ailleurs partie des initiatives phares portées par le Maroc pour la COP22 qui s’est tenue à Marrakech en novembre 2016.

Nous poursuivrons nos plaidoyers pour la protection durable des oasis lors du prochain sommet Climate Change en septembre à Agadir, puis à l’occasion de la COP13 sur la désertification en Chine, le même mois.





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