26-04-2020 08:29 - Mauritanie - Cheffe Délégation CICR : Le Covid-19, dans les prisons, ce serait dramatique

Écrit par Eclairage le . Publié dans Politique

Alakhbar - Selon la cheffe de la Délégation du Comité International de la Croix Rouge (CICR-Mauritanie, Daphnee MARET, « On peut, clairement, imaginer que si le Covid-19 se rependait dans les prisons ce serait catastrophique, dramatique et très compliqué ». 

« Si le virus s’attaquait aux détenus dans des lieux clos, il pourrait s’y rependre et sortir plus rapidement du fait de beaucoup d’aller-retour dans ces lieux de détentions avec le mouvement des familles en visite et des pénitentiaires », a-t-elle alerté. 

Dans cette interview à Alakhbar, la cheffe de la Délégation rappelle que le CICR « a mis en place un système complet pour isoler les lieux de détention si les prisons devaient connaître des cas de covid-19 ».

ALAKHBAR _ Quelle est l’implication du CICR-Mauritanie dans la lutte contre le Covid-19 ? 

Daphnee MARET : Nous devons rappeler d’abord que le CICR est présent en Mauritanie, bien avant cette pandémie du Covid-19. Nous avons ouvert un Bureau depuis 2005. Les programmes que nous avons en cours répondent déjà aux besoins, nés de la pandémie. Il s’agit, principalement, d’accès à l’eau et à l’l’hygiène dans l’Est du pays et dans les lieux de détention. 

Mais nous avons adapté ces programmes à la crise actuelle. Nous aidons, par exemple, le Gouvernement dans son plan de riposte contre le virus. 

ALAKHBAR _ Pouvez-vous préciser des exemples ? 


Daphnee MARET : Dans l’Est du pays, nous avions, depuis quelques années, un programme d’accès à l’eau et aux soins vétérinaires avant la crise. L’année dernière, le CICR a vacciné un demi million de petits ruminants. Nous avons aussi des activités, liées à l’accès à l’eau en milieu rural et urbain dans la ville de Bassiknou. Nous avons développé et accéléré tout cela, en particulier l’accès à l’eau à Bssiknou.

Cela fait d’ailleurs quelques années que nous travaillons sur l’amélioration du système hydraulique urbain. Il faut que le système d’eau, déjà sous pression en raison de l’afflux des réfugiés, soit plus performant. Nous y travaillions déjà avec la SNDE (Société Nationale D'Eau) et avec les autorités concernées. Nous avons accéléré les travaux afin de permettre le fonctionnement des cinq forages existants. Seuls quatre étaient fonctionnels. 

Et puis, nous nous approchons de la saison sèche, la plus compliquée. Nous avons donc mis en place un générateur pour qu’en cas de panne d’électricité deux forages pourront, au moins, fonctionner. Nous pensons à un deuxième générateur. 

Nous avons aussi développé des activités dans des villages aux alentours de Bassiknou (Moughata de la ville) et tout un programme de sensibilisation dans 22 villages environnants. Nous avons touché plusieurs ménages, dans des villages, parfois très éloignés, dont beaucoup n’ont pas, forcément, entendu parler du nouveau Coronavirus. 

Nous avons aussi distribué 8 mille kits d’hygiène dans ces différents villages et rassuré que toutes les adductions d’eau dans ces villages autour de Bassiknou ou de de Fassalé soient fonctionnelles.

Si la crise devait s’empirer - Nous ne le souhaitons pas - ce serait important que les populations, surtout dans la ville de Bassiknou, réfugiés et résidents, aient accès à l’eau pour se laver les mains et pour faire face à la pandémie. 

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