Regroupement HADAD, des populations déplacées et abandonnées

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Le regroupement HADAD, une réalisation non encore valorisée

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Plusieurs localités aux alentours de ATEF et de HADAD, près de la ville de Maghama au Gorgol, ont été déplacées vers une zone dite de « regroupement », dans le sillage de la politique initiée par l’ancien régime de Mohamed Abdel Aziz, et qui a vu naître des cités comme Nbeiket Lehwach au Hodh Charghi, Termesse au Hodh Gharbi et Bourate au Brakna dans la zone de Maale. Mais depuis 2017, date de leur installation, les populations de HADAD ont été abandonnées à leur sort.


Des habtats encore précaires - @ Aidara

Située à 40 kilomètres de Maghama, sur la route vers Kaédi, apparaît le regroupement de HADAD. A l’Ouest, se tient en sentinelle, une montagne ocre qui semble surveiller les alentours. Quelques baraques dépenaillées, des tentes, et plusieurs infrastructures publiques, se dressent, dispersés, sur un espace couvert d’arbustes et de végétaux.

Négligés pour raisons politiques

Mohamed Mahmoud Ould Amar Sidi, chef du campement, pense que c’est pour des raisons politiques que le regroupement vit dans cet oubli de la part des autorités. « Depuis que nous nous sommes installés ici, vers l’année 2017, nous sommes abandonnés à notre sort » affirme-t-il. Une équipe de l’ONG « Action contre la faim » était à son domicile, certainement dans le cadre d’un des nombreux projets qu’elle mène dans leurs zones d’intervention.


En attendant les promesses @ Aidara
 

La joie dans l’insouciance

Chez Ehel Mahmoud, quelques tentes plus loin, les relents d’un mariage célébré la veille, ne se sont pas encore dissipés. Les femmes portent encore reluisantes leurs mains badigeonnées de henné. Les restes de toilettes toutes féminines, avec tresses et cheveux hérissés à l’afro portés sur des voiles bigarrés, témoignent de la sulfureuse nuit passée au son des tam-tam et des youyous accompagnant les pas des danseurs.


L'école du campament @ Aidara

Des services pas encore au top

Dans ces lieux, inaugurés en 2022 par le Ministre de l’Habitat et le Wali du Gorgol, se tient plusieurs infrastructures, une école, une très belle mosquée aux trois tourelles, un centre de santé, un marché, un parc pour animaux réalisé par le projet PRAPS-2, un château d’eau. Mais les services restent très en deçà de ce qu’espéraient les habitants, comme en témoigne, Amar Ould Hbib, un jeune enseignant de Mahadra.

« La mosquée n’est pas équipée. Le sol est encore nu et il n’y a ni muezzin ni imam officiellement installé. On se demande ce que fait le ministère des Affaires islamiques car on ne comprend pas qu’on puisse dépenser plusieurs millions pour construire une mosquée et la délaisser » se plaint-il.

La même complainte est lancée par Marième Mint Mohamed, arc-boutée sur un plan dans un jardin où elle commence à peine à piquer quelques plantes, en compagnie d’autres femmes formées en coopérative. Ses deux enfants sont inscrits à l’école où le système multigrade est de rigueur. « Nous avions trois enseignants, mais il n’en reste plus que deux, ce qui est insuffisant pour les effectifs » précise-t-elle.

Même insuffisance en personnel de santé, dans un centre où n’opère qu’un infirmier d’état. Pour les accouchements, les femmes vont à Maghama, ou traversent le fleuve pour se rendre dans les localités frontalières au Sénégal.


Une belle mosquée non encore fonctionnelle @ Aidara

Le réseau mobile mais aussi la connexion Internet sont faibles. « Le réseau sénégalais est plus fort et interfère avec le réseau national » tente d’expliquer un jeune bédouin.

Sans électricité, les habitants sont obligés de taper la distance qui les sépare de Maghama, ville la plus proche, pour recharger leur téléphone. L’accès à l’eau est difficile et n’est pas à la portée des habitants dont l’écrasante majorité continuent de pratiquer le nomadisme.

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La coopérative de femmes dans leur jardin @ Aidara

Difficile accès à l’eau

« Il faut payer 20.000 ouguiyas anciennes pour s’abonner à l’eau et payer 300 anciennes ouguiyas par tonne. Ce qui est trop cher pour des populations aussi démunies » explique Mohamed Mahmoud Ould Amar Sidi.

Selon lui, les gens viennent de localités autour de ATEF, Lemleizim, Hadad, Robeyna, Bir Ghaba, Atef, entre autres. Là-bas, ils disposaient de tout le nécessaire, une école et un poste de santé. Tout a été fermé par l’Etat pour les obliger à venir ici, dans ce regroupement. « Si la situation d’abandon des populations du regroupement persiste, beaucoup de gens risquent de quitter les lieux et regagner leurs anciens habitats » prévient-il.

Entre la mosquée et le dispensaire, s’alignent quatre logements de moyen standing. Tous fermés. Ils sont destinés à des fonctionnaires qui semblent ne pas avoir encore rejoint leur poste. L’unique marché, construit dans un style modeste n’attire pas encore de la clientèle. Seules quelques vendeuses recluses derrière de modestes attendent encore d’hypothétiques clients, alors que le soleil du mois de décembre, sensé marqué le pic de l’hiver, tape sur les têtes comme en plein été.

Les habitants du regroupement HADAD gardent encore l’espoir d’un changement dans leurs conditions de vie, car pour eux, il est impossible que tant d’efforts entrepris pour un si vaste déplacement et tout cet argent dépensé en infrastructures, le soient pour rien.


Marième Mint Mohamed @ Aidara

Les regroupements sont vitaux

Pour de nombreux acteurs de développement, les regroupements jusque-là expérimentés et qui ont permis l’émergence de véritables cités (Nbeiket Lehouach, Termesse, Bourat), sont importants pour plusieurs raisons. Ils permettent de mettre fin à la sédentarisation anarchique et à l’Etat d’économiser son budget qui ne peut pas fournir les services de base à chaque petit hameau parmi les milliers qui sont éparpillés sur le territoire.  


Des cités flambants neuf sans habitants @ Aidara

Cela permet aussi de préserver l’environnement. Et c’est le cas du regroupement HADAD dont l’écosystème est considéré comme l’un des meilleurs du pays. Les éleveurs de toutes les régions de Mauritanie affluent à une certaine période de l’année dans la zone de ATEF, d’où l’initiative prise par le PRAPS d’y construire un puits pastoral qui permet d’abreuver les milliers de tête de bétail qui convergent vers les lieux.

Les hameaux qui s’y étaient installés et qui ont été déplacés étaient de véritables prédateurs de la nature. L’Etat en prenant la décision de construire des cités champignons en faisant se regrouper des dizaines de localités autour d’un espace doté de toutes les infrastructures de base (école, dispensaire, mosquée, marché, etc.) doit, aux yeux des observateurs, rendre effectif l’offre de services et non pas abandonner les populations une fois qu’il les a fait déguerpir de leur zone traditionnelle d’habitat.

Cheikh Aïdara
Maghama

Extradé de la Mauritanie vers la Côte d’Ivoire : Stève Bico alias "le Mauritanien", "bien portant"

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La Dépêche - Steve Bico, alias cyberactiviste ivoirien, arrêté le 17 novembre en Mauritanie avant son extradition dix jours plus tard, le 27 novembre 2023, vers la Côte d’Ivoire, serait bien portant, réagit vendredi la police ivoirienne après des rumeurs de décès de l’intéressé dans ses geôles.

Connu pour avoir été proche parmi les proches de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, Zohoré Francis alias Steve Bico alias le mauritanien avait été donné pour mort par une certaine presse suite à une prétendue torture après son extradition dans son pays d’origine.

Réagissant à ces rumeurs, la police ivoirienne soutient que le détenu se porterait « bien » et que «Les publications faisant état de son décès sont des fausses informations, passibles de poursuites pénales».

Objet de poursuite dans son pays d’origine, l’arrestation de Steve Bico, le 17 novembre 2023, sur le territoire mauritanien et son extradition vers son pays, a été le fruit d’une coordination entre les autorités sécuritaires des deux pays.

Avec médias

 

Source : La Dépêche - Mauritanie

Au Nigeria, au moins 113 personnes tuées dans des attaques dans le centre du pays

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France24 - Des attaques menées par des groupes armées ont fait au moins 113 personnes, entre samedi et lundi, dans plusieurs villages de l'État du Plateau, dans le centre du Nigeria, ont annoncé lundi les autorités locales.

Au moins 113 personnes ont été tuées dans des attaques menées par des groupes armés entre samedi soir et lundi dans plusieurs villages de l'État du Plateau, dans le centre du Nigeria, ont annoncé, lundi 25 décembre, les autorités locales.

"Les hostilités déclenchées samedi se poursuivaient lundi matin", a déclaré à l'AFP Monday Kassah, le président du conseil du gouvernement de Bokkos, une circonscription située dans cette région en proie depuis plusieurs années à des tensions religieuses et ethniques.

"Au moins 113 corps ont été retrouvés", a-t-il ajouté, alors que le bilan donné dimanche soir par l'armée était de 16 morts.

Et "plus de 300 personnes" ont été blessées et transférées dans les hôpitaux de Bokkos, de Jos et de Barkin Ladi, a affirmé Monday Kassah.

Des groupes armés, localement qualifiés de "bandits", ont attaqué "pas moins de 20 villages" entre samedi soir et lundi matin, a-t-il précisé, soulignant que "les attaques étaient bien coordonnées".

Ces dernières ont commencé dans la circonscription de Bokkos puis ont débordé dans celle voisine de Barkin Ladi où "30 morts ont été retrouvés", selon Danjuma Dakil, son président.

Dimanche, le gouverneur de l'État du Plateau, Caleb Mutfwang, avait qualifié cette action armée de "barbare, brutale et injustifiée".

"Des mesures proactives seront prises par le gouvernement pour freiner les attaques en cours contre des citoyens innocents", avait déclaré Gyang Bere, le porte-parole du gouverneur.

Des tirs de pistolet se faisaient encore entendre dimanche en fin d'après-midi, selon une source locale.

L'ONG Amnesty International a réagi à ces violences sur son compte X, jugeant que "les autorités nigérianes ont toujours échoué dans leurs tentatives de mettre un terme à ces fréquentes attaques dans l'État du Plateau".

Les populations des régions du nord-ouest et du centre du Nigeria vivent dans la terreur des attaques des groupes jihadistes et des bandes criminelles qui pillent les villages et tuent ou enlèvent leurs habitants.

Avec AFP

Mauritanie : Mettre un terme aux dérives du racisme - Appel à la vigilance, Nouakchott, décembre 2023

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Le Calame - Le 09 décembre 2023, à Nouakchott capitale de la Mauritanie, le think tank dénommé Centre Mouhit, célébrait la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (25 novembre), par une conférence magistrale à laquelle contribuait, entre autres panélistes, le magistrat Haroun Oumar Ideighbi, Directeur de la législation au ministère de la justice.

L’honorable édile s’exprimait à titre personnel. S’appuyant sur les chroniques de Ibn Batuta, voyageur marocain du 12ème siècle, il s’est livré à un exercice de synthèse historique qui démontre l’enracinement de la mixité du genre, au sein de la société maure, notamment à Oualatta, sujet de ses observations.

Ideighbi, précisera, à la faveur de son exposé, que le célèbre écrivain portait, là, un jugement subjectif, par référence à l’obscurantisme de son milieu d’origine.

Durant les journées des 11, 12 et 13 décembre, une brutale campagne de dénigrement le prit pour cible, au travers de groupes de discussion WhatsApp et Méta. Les insultes, procès d’intention et dénonciations calomnieuses visaient son statut de descendant d’esclaves.

Parmi les plus virulents détracteurs du juge, se distingue la figure sulfureuse de Yehdhih Ould Dahi, le chef d'un groupuscule salafiste appelé Ahbab Arrasoul (littéralement les amoureux du Prophète), dont la fureur misogyne se double d’une prétendue guerre aux djinns, son fonds de commerce le plus juteux. Soutenu par un participant à la discussion, en l’occurrence l’avocat Maître Sid Mokhtar Ould Sidi, le propos recycle le racisme décomplexé du sociologue arabe Ibn Khaldun, auteur, dès le début du Moyen-âge, d’une fameuse théorie des climats qui rétrograde, les noirs subsahariens, au rang de l’infra-humanité.

De tels outrages à la dignité d’une catégorie de Mauritaniens pulvérisent les limites de la convenance et violent les prescriptions du droit en vigueur. Dans ses audios, Ould Dahi, imbu de sa lecture réactionnaire de l’Islam comme des milliers de ses congénères, insulte les Hratine les cadets sociaux et les femmes activistes, avec l’outrance et l’impudeur que seule confère la certitude de l’impunité.

Ce faisant, il alimente la zizanie sociale et incite, une majorité de la population, à la révolte. Il y a, là, en sus des infractions précitées, un défi à l’ordre public, tous abus desquels le Parquet ne saurait se détourner, sous peine de devoir assumer une complicité manifeste avec les insulteurs, voire de les inciter à la récidive.

Aussi, nous organisations signataires de la présente alerte, à l’initiative du doyen Boubacar Messaoud, fondateur de SOS Esclaves Mauritanie, engageons, le ministre de la Justice, à diligenter, selon les modalités du flagrant délit, le processus de sanction et de réparation que requiert la gravité des agissements récurrents des deux provocateurs, Yehdhih Ould Dahi et Maître Sidi Mokhtar Ould Sidi.

Toute abstention, esquive ou fuite de l’Etat, face à l’énormité du scandale, risque d’entretenir un surcroît de frustration quant à l’inégalité des citoyens devant la loi. Le laxisme exclusif à l’endroit des colporteurs de haine et des promoteurs de la supériorité ethnique, risque de consolider le statu quo de la domination séculaire au prétexte de la naissance.

Aujourd’hui, plus que jamais, la Mauritanie devrait veiller à se préserver des vagues d’instabilité et de déferlement de la discorde qui submergent le Sahel et grondent à nos frontières. La cinquième colonne des fossoyeurs de la République agit, désormais, parmi nous, à visage découvert. Sachons la bouter avant qu’il ne soit trop tard !

Fondation Sahel

Forum des Organisations Nationales de Droits Humains (Fonadh, 17 Ong) :

Association mauritanienne des droits de l’Homme (Amdh)

Collectif des Veuves

Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains (CSVVDH)

Groupe d’Etudes et de Recherches pour la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES)

Ligue Africaine des Droits de l’Homme- Section Mauritanienne

Regroupement des Victimes des Evénements 89-91 (REVE)

SOS- Esclaves

Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF)

Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM (ARPRIM)

Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE (AMPLCS)

Ligue Mauritanienne des Droits de l’Homme (LMDH)

Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM (APROLAW)

Association de la Femme Citoyenne et Engagée (AFCE)

Association pour le Développement Intègre de l’Enfant (APDE)

Association d’Appui au Développement à la Base des Communautés (SALNDOU)

Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal (UNRMS)

Collectif des Anciens Fonctionnaires de la Police Victimes des Evénements 1989

Collectif des Rescapés des Anciens Détenus Politique Civils Torturés (CRADPOCIT)

Rosso: Le commissaire Ould Sidi une valeur-ajoutée au Président Ghazouani

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Cheikh Ahmedou Ould Sidi le Commissaire aux Droits de l'Homme à l'Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile s’est investi de façon sans commune mesure pour la réussite de la visite du Président de la république. Depuis l’annonce de cette visite ce cadre n’a épargné aucun effort pourque la région de Trarza soit entièrement acquise pour la majorité présidentielle.

 

Mohamed Moustapha

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